LHERMITTE, Léon Augustin (1844-1925)

« Potins au lavoir » Pastel Signé et daté en partie inférieure gauche: L. Lhermitte 1912 Étiquettes au revers 73 x 93cm - 26.75 x 36.5 « Potins au lavoir » Pastel Signed and dated on the lower left: L. Lhermitte 1912 Labels on the back Provenance: succession Archibald A. Hodgson, vente Fraser Bros., Montréal, 28 juin 1961, lot 595; Wallis & Son, Londres, 7 décembre 1921 Source: Benezit, vol. 5, pp. 563-563; une huile sur toile identique fut vendue chez Sotheby's New York, le 22 février 1989, lot 44 Né à Mont-Saint-Père dans l'Aisne, Léon Augustin Lhermitte s'éprit rapidement de la peinture qu'il étudia au sein de l'actuelle École Nationale des Arts Décoratifs, sous la direction de Lecoq de Boisbaudran. « Paysagiste très délicat et dessinateur habile », il rencontra rapidement un vif succès auprès de ses contemporains, ce qui lui valut de nombreuses récompenses dont le Grand Prix à l'Exposition Universelle de 1889. Peintre exclusif de scènes rurales dont il se fit le témoin avisé, il bénéficia de l'engouement autour des tableaux de Jean-François Millet, dont il se distingue avantageusement par son souci du pittoresque, cher à un autre peintre de son temps: Jean-François Raffaëlli. Notre tableau en constitue l'illustre exemple. Dans une composition monumentale, auparavant réservée aux seules peintures d'histoire, l'artiste nous donne à voir deux femmes au lavoir en pleine conversation, l'une nous faisant face, l'autre nous tournant le dos. Qu'importe l'identité des personnages dont les traits se font flous: c'est ici un moment de vie qui nous est donné à voir, une condition sociale également, celle de femmes anecdotiques dont le travail est ici reconnu, enfin. Ce tableau s'inscrit ainsi dans un courant de pensée dont le thuriféraire fut Zola, le « réalisme social », patent tant dans la saga des Rougon-Macquart, que dans les « Semeurs » de Millet, ou encore les chiffonniers de Raffaëlli. Des instants de la vie rurale, des oubliés de la révolution industrielle, que l'on